Urgences & Crises

Gaza - L'heure de rendre des comptes

AIDA, réseau de plus de 80 ONG opérant au sein des territoires occupés palestiniens - dont Médecins du Monde, via ses chapitres Français, Espagnol et Suisse - , condamne le meurtre de manifestants par l'armée israélienne le 14 mai dernier à la frontière de la bande de Gaza. Selon le Ministère de la Santé de Gaza, au moins 61 Palestiniens ont été tués, dont un médecin et huit enfants. On dénombre également plus de 2 700 blessés, la plupart ayant subi les tirs à balles réelles des forces de sécurité israéliennes.

La manifestation de lundi constituait le point culminant d’une série d'actions menées depuis le 30 mars pour marquer les 70 ans de la Nakba, qui a vu l’expulsion de plus de 750 000 Palestiniens en 1948. Plus de 70 % de la population gazaouie est aujourd'hui composée de réfugiés vivant dans les conditions extrêmes d'un territoire assiégé.

Selon William Bell, responsable de la politique et du plaidoyer au Moyen-Orient à Christian Aid, « L’utilisation systématique de balles réelles contre des manifestants est non seulement déplorable mais constitue également une violation alarmante du droit international ».

« La bande de Gaza se trouve au bord de la catastrophe humanitaire, après 11 années de blocus qui ont atrophié son économie et accru sa dépendance à l’aide internationale. 84 % des habitants survivent grâce à l’aide humanitaire, le chômage atteint le taux vertigineux de 45 %... Gaza est une prison à ciel ouvert pour deux millions de femmes, d’hommes et d’enfants, qui vivent sous blocus terrestre, aérien et maritime. Ses habitants ont perdu tout espoir de voir la situation s'améliorer », explique Chris Eijkemans, directeur Pays pour Oxfam dans les Territoires occupés palestiniens et en Israël.

Des enfants et du personnel médical touché

Depuis le 30 mars, plus de 110 Palestiniens ont été tués et 12 270 autres blessés, parmi lesquels des centaines d’enfants. De surcroît, le personnel médical et les installations sanitaires ont également été les cibles de tirs. L’OMS dénombre 169 blessés parmi le personnel soignant et 24 ambulances endommagées.

Les hôpitaux sont au bord du gouffre, incapables de gérer le nombre considérable de blessés dû à plus d’une décennie de blocus, une alimentation électrique intermittente, des fournitures et équipements médicaux insuffisants. Depuis le 30 mars dernier, la quasi impossibilité d’obtenir un transfert médical vers des services de chirurgie hors de la bande Gaza a obligé les équipes médicales à procéder à l’amputation de 21 Palestiniens blessés au cours des manifestations.

Selon le droit international, l’usage des armes à feu ne doit se faire qu’en cas de menace imminente de mort. Les forces israéliennes sont dans l'obligation de faire preuve de retenue, d'arrêter l'usage excessif de la force et de respecter le droit à la vie, à la santé, ainsi que la liberté de réunion des Palestiniens. Cibler le personnel médical est une violation du DIH, définie comme un crime de guerre par le Statut de Rome. En outre, empêcher des personnes blessées d’accéder à un traitement constitue une violation de leur droit à la santé.

AIDA appelle les États tiers à condamner les meurtres perpétrés par Israël et à user de leur influence pour parvenir à une interruption immédiate de l’usage de balles réelles contre des manifestants désarmés et obtenir la levée du blocus illégal de la bande de Gaza. Pour reprendre les propos du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, le réseau AIDA exhorte les États tiers à exiger qu’une enquête indépendante et transparente soit menée sur ces incidents, et que les responsables rendent des comptes.

 


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